Théoriquement, la frontière entre le coaching professionnel et la psychothérapie individuelle est bien définie. Les éléments de cadre étant distincts, il est facile d’énoncer de nombreuses différences, au niveau de la structure, des processus, des codes de déontologie, etc..
Pour exemples, le coaching s’adresse aux questionnements et aux difficultés rencontrés dans l’espace professionnel quand la psychothérapie s’adresse aux questionnements et aux conflits intrapsychiques. Dans le cadre professionnel, les objectifs sont clairement identifiés et s’inscrivent dans une limite de temps définie à l’avance et faisant partie de l’objectif. Dans l’espace thérapeutique, le temps n’est plus une composante de l’objectif. Il devient facteur de sédimentation. Les objectifs de changement sont moins faciles à cerner car plus enfouis dans l’inconscient.
Hors situation d’accompagnement, les différences sont nettement identifiables entre les deux champs. Il arrive cependant, en cours de séance de coaching que les frontières deviennent plus difficiles à identifier.
Comment le coach doit-il se comporter ? Que faire quand les croyances et les angoisses profondes du client s’invitent dans le travail d’accompagnement professionnel ? Faut-il suivre la règle du cadre professionnel et ainsi exclure ce travail intrapsychique du coaching ? Doit-on prendre le risque de ne pas aider le client à avancer dans l’ici et maintenant ? Inversement, peut-on les prendre en compte et transgresser une limite ? Peut-on prendre le risque d’explorer ce qui relève du passé et en faire usage dans le cadre d’une prestation de coaching professionnel ?
Du côté de l’accompagnant, ce questionnement est essentiel. En tant que responsable du cadre et des processus d’accompagnement, c’est à lui que revient le devoir de travailler sa pratique avec l’aide d’un superviseur, de se former et de s’ouvrir à différentes pratiques, à différents courants.
Du côté de ceux qui veulent se faire accompagner, l’objet de ma réflexion est ici de les inviter à réfléchir à ce dont ils ont besoin. Être soutenu dans une difficulté personnelle ? Mieux gérer ses interactions avec les autres ? Mieux se comprendre dans des situations particulières ? Mieux prendre sa place ? Développer son pouvoir d’influence ? Aller vers une plus grande autonomie ? Creuser des questions existentielles ?
Pour chacune de ces questions, il s’agit de mesurer ce qu’éveille en soi le besoin. Avec les exemples qui viennent à l’esprit, se demander si cela concerne exclusivement la sphère professionnelle ou si les dimensions personnelles sont belles et bien présentes dans ces questionnements.
En fonction de ce que la personne va sentir, de ce qui va émerger en elle, elle pourra suivre son intuition et orienter sa recherche et son questionnement vers le praticien qui semblera lui apporter plus d’assurance. Accompagnant spécialisé dans le coaching professionnel dont la pratique est orientée vers le monde du travail et les organisations ? Ou un accompagnant plus proche de l’individu et plus à l’aise pour jouer avec ces frontières entre ce qui relève du professionnel et de l’intrapsychique ?