Tous les couples sont différents. Chaque couple a son histoire. Chaque partenaire a la sienne. Quel intérêt peut-il y avoir à aller voir un thérapeute ? Les choses peuvent-elles changer ? Comment le faire ?
Si la thérapie de couple n’a pas pour vocation de soigner les partenaires, elle se construit cependant en fonction de l’histoire et des besoins de chacun des partenaires. En comprenant comment se sont tissés les liens au départ, en clarifiant les besoins de chacun des partenaires, il est possible dans bien des cas de construire une relation meilleure et, quand c’est possible, de réparer la relation.
L’intention de la thérapie de couple
La thérapie de couple a pour but de soigner les relations. Elle n’a pas pour vocation de soigner les partenaires. Elle sert avant tout à examiner ce qui se passe dans le couple, à comprendre comment se sont tissés les liens et à les réparer quand c’est possible. L’objectif est de chercher à conserver le lien tout en permettant aux partenaires d’obtenir et de renforcer le nombre de satisfactions pouvant être données et obtenus.
Dans sa forme la plus aboutie, la thérapie de couple permet à chacun des partenaires de se donner le courage et la capacité d’affronter les trois questions essentielles suivantes :
- Est-ce que je désire maintenir en vie notre relation de couple ?
- Qu’est-ce que j’ai à apprendre sur moi et à transformer dans ma relation à mon partenaire ?
- Que faisons-ensemble à la place de ce qui nous faisait souffrir et nous était destructeur ?
Le sens de la thérapie de couple
Le but de ce travail est de passer d’une forme de choix subis -adaptation à des règles et des normes culturelles et sociales – à une dynamique autonome et consciente consistant à faire des choix en fonctions de ses besoins et de ses désirs.
A terme, on peut y arriver en faisant des compromis, en acceptant de ne pas être totalement satisfaits, et mieux encore, en modifiant son scénario de vie.
Dans la forme la plus aboutie de la thérapie de couple, le but du travail est de se donner la capacité d’affronter les trois questions fondamentales suivantes :
- Est-ce que je désire maintenir en vie notre relation de couple ?
- Qu’est-ce que je décide de faire de mon propre scénario (sous-entendu, qu’est-ce que j’ai à apprendre de moi et à transformer dans mon propre travail thérapeutique individuel ?)
- Que faisons-nous maintenant à la place de ce qui nous faisait souffrir et était destructeur ?
Les couples qui difficulté
Les couples qui viennent consulter peuvent être classés en quatre catégories :
- Les couples de caractères
Ces couples unissent deux personnes qui ne s’entendent pas mais qui ne désirent pas se séparer. Leurs relations, leurs modes de communication sont non satisfaisantes, souffrantes, parfois destructrices.
- Les couples traumatisés
Le couple vacille à la suite d’un événement qui perturbent leur histoire, comme une aventure extra-conjugale, un changement d’orientation familiale, le départ du dernier enfant, le décès d’un enfant ou d’un proche.
Dans ce genre de cas, ce ne sont pas tant les conséquences « domestiques » de l’évènement qui posent problème que l’apparition d’un élément psychologique chez au moins l’un des partenaires (angoisse d’abandon ; apparition de valeurs enfouies ; perte du sens de la famille ; réminiscence de blessures archaïques ou généalogiques,). Le traumatisme fait émerger des fantasmes, des rêves, des croyances enfouies jusque-là , qui s’invitent (sic !) dans la conscience et le ménage et viennent bousculer l’équilibre du couple.
- Les couples en transition
Le couple est déjà séparé, ou est dans une période de séparation transitoire. Les ex-partenaires envisagent une réconciliation. Le temps de réflexion est à l’œuvre. Le brouillard des émotions et des frustrations a fait place à la réalité. Les partenaires sont plus en capacité de prendre du recul sur eux-mêmes.
- Les couples au tribunal
Dans ces couples, l’un des partenaires au moins cherche à se libérer la conscience et à se défaire de la responsabilité de son propre malheur, de préférence sur le dos de son partenaire. Il ou elle voudrait pouvoir dire à qui veut l’entendre « je n’avais pas d’autre choix, c’est même mon conseil qui nous l’a dit ! ». Dans cette configuration, c’est le thérapeute a qui va être attribué la fonction de juge dans le tribunal.
Les résultats potentiels
Pour les trois premiers types de couples, la voie d’un mieux-être est chaque fois possible, que ce soit en se réconciliant ou en se séparant « en bonne intelligence ». Pour les couples au tribunal, l’entreprise et nettement plus aléatoire car souvent, les jeux sont déjà faits.
Dans les grandes lignes, trois issues sont possibles :
- Conserver la relation avec des difficultés mieux contrôlées
Le couple poursuit sa route en ayant toujours des difficultés mais en ayant acquis une plus grande capacité à dépasser les désaccords et les conflits. Les partenaires parviennent à créer une nouvelle forme de relation permettant de passer « au-dessus » des anciens conflits, y compris sexuels, sans nécessairement les résoudre, mais en sachant les aborder et les traiter différemment.
- Améliorer la relation par des compromis
Le couple trouve des moyens pour éviter les conflits. Chacun des partenaires abandonne certaines de ses attentes, ou trouve des moyens pour ne plus souffrir de leurs manques dans le couple
- Jouir de se re-découvrir
Dans le meilleur des cas, les partenaires trouvent la joie de découvrir chez soi et chez l’autre des qualités et des possibilités jusque-là ignorées.